Les Dires de Zeta: Boums Supersoniques


Les boums supersoniques se produisent, comme vous le savez, lorsque des masses d’air se séparent puis viennent cogner l’une contre l’autre. Cela se produit aussi lors des orages, après que l’éclair ait surchauffé l’air au point de générer un semi vide. La turbulence de l’air autour d’un avion en passe d’émettre un boum supersonique résulte de la combinaison de la pression de l’air à l’avant du nez ou des ailes, de la pression de l’air sur les côtés du nez ou bien au dessus et au dessous des ailes et de la chute de pression qui s’ensuit derrière les ailes ou la queue de l’avion. Notez bien cette inégalité de la pression, car c’est très exactement le même mécanisme qui cause les coups de tonnerre. Lors d’un orage, l’éclair surchauffe l’air qu’il traverse en créant une décompensation sur son chemin. Après que l’électricité soit passée, l’atmosphère est dans cet état particulier qui résulte de l’écartement des masses d’air par la surchauffe lors du passage de l’éclair, ce qui a généré une haute pression de chaque côté, alors que là où est passé l’éclair il existe une basse pression. Les deux côtés se replient ensuite vers la basse pression, ce qui donne deux masses d’air venant s’entrechoquer et ricocher loin jusqu'à éventuellement heurter des fenêtres ou des tympans , d’où le terme de coup de tonnerre.

Quand les avions franchissent le mur du son, ils ne font que se déplacer suffisamment vite pour générer assez de turbulence afin que l’air sous haute pression, en rejoignant des points où se trouve une pression comparativement plus faible, produise des claquements qui se répercutent jusqu’aux oreilles de l’homme. C’est le même principe que l’orage, mais avec des raisons différentes à la turbulence de l’air. Une telle masse d’air est constituée d’une ou plusieurs de ces masses d’air à haute pression qui se trouvent éjectées vers l’extérieur de l’avion à grande vitesse ou qui ricochent loin de la Terre pour s’en revenir rencontrer une autre masse d’air à haute pression, ou bien de celles qui se laissent entraîner, ainsi que le font les masses d’air, vers un point de moindre résistance à l’intérieur des zones de basse pression qui se situent derrière les ailes et la queue de l’avion. Pourquoi parlez vous de franchir le mur du son, et non pas atteindre le mur du son si les boums supersoniques existent à n’importe quelle vitesse?

Les humains ont expliqué l’absence de boum continu par l’accélération et la montée de l’avion, ce qui fait que les boums se produisent à basse altitude et que l’absence de boum à haute altitude serait alors le fait de la dispersion de l’air turbulent ou bien d’une densité atmosphérique moindre. Les avions qui volent très vite tranchent l’air, réduisant les perturbations qu’ils causent, alors que les avions qui approchent du boum supersonique poussent l’air devant eux, générant des turbulences sous le fuselage et des irrégularités de pressions tout autour de lui. Les avions qui volent bien au delà de la vitesse supersonique ne produisent plus de boum continu, comme vous le savez aussi. Ils passent comme une flèche, à l’insu de tout un chacun au sol, sauf si on lève le nez. Cet absence de bruit est dû au fait que les masses d’air sont coupées en deux plutôt que poussées. C’est la différence entre couper avec un couteau aiguisé et couper avec le bord de sa fourchette. Avec un couteau aiguisé comme un rasoir, la masse tranchée ne bouge pas, mais avec une vulgaire fourchette, la masse coupée est entraînée d’avant en arrière, et entraîne d’avant en arrière tout ce qui lui est attaché.

Appréciez un instant les sons produits par des tambours, gros et petits. Le son résonnant de la base du tambour est dû à la vibration de la zone plane, qui crée des vibrations déplaçant d’un coup d’assez grosses masses d’air, alors qu’on entend à peine le petit tambour car il déplace une petite masse d’air et la vibration est assez rapide. Si la vibration devient encore plus rapide, l’oreille ne l’entend plus du tout, car le tympan ne peut plus vibrer de façon synchrone. De la même manière, les sons de très basse fréquence ne sont pas perçus par les humains, car les nerfs de l’oreille ne sont pas synchronisés aux sauts de vibrations. Les hautes et basses fréquences sont donc perçues comme une espèce de bruit, et ne sont pas considérées comme du son. Que se passe-t-il donc quand l’avion prend de la vitesse au delà de ce que les humains appellent par erreur le mur du son?

Nos vaisseaux se déplacent à une vitesse supérieure à celle de vos avions supersoniques, dès l’instant où ils commencent à se déplacer. C’est aussi simple que cela, nous sautons le mur du son.