Nous, les Zêtas, croyons au droit au suicide. C’est la vie de qui, après tout? Le mot suicide a eu une connotation
mauvaise dans les sociétés humaines, par association. Un homme rendu fou, persuadé à tort d’avoir commis des
crimes, met un terme à une vie sans défaut. Un gâchis. En fait, cela arrive rarement, et c’est bien plus montré dans
les films que cela ne se produit réellement. La plupart des suicides sont commis après une longue agonie et un
combat intérieur. La plupart des suicides sont commis quand la vie est véritablement intolérable, à cause d’une
douleur qui ne cesse pas ou parce que les circonstances de la vie ne peuvent pas changer et ne changeront pas et
qu’elles sont émotionnellement et mentalement intolérables. Ces humains ont cherché pendant des années,
recherché des solutions, et aucune n’aura été trouvée. Ils sont à bout, et souhaitent un répit. La plupart des
suicides n’embarrassent même pas les autres, et ils sont plutôt vus comme un soulagement. En définitive, les
autres n’ont plus besoin de participer à l’agonie en tant que spectateurs. La torture est terminée.
Pourquoi est-ce si réprimé dans la société humaine? C’est le facteur de contrôle, le concept que la vie ne vous
appartient pas. La religion organisée, et les pouvoirs publics, voient la population humaine comme leur troupeau.
Les troupeaux ne peuvent fuir leur enclos, et doivent se résigner à leur lot. Imaginer même de fuir n’est pas
permis, de crainte que le troupeau n’élargisse son horizon. Il n’y a donc pas d’échappatoire. Payez votre dû,
travaillez dur chaque jour, payez votre loyer et obéissez. C’est le principe. Le suicide met en colère l’élite
religieuse et l’élite au pouvoir parce qu’il représente une fuite. Pour aucune autre raison.